Alestrio
18. Novembre 2020

Introduction à la crypto-monnaie

Posté le 18. Novembre 2020  •  11 minutes  • 2179 mots

Imaginez : dans un monde où l’argent est crucial, et où la perte ou le gain de celui-ci peut changer votre vie pour le meilleur… ou pour le pire. Dans ce monde, il existe des entreprises, qui se chargent de garder votre argent, une solution soi-disant plus fiable que de le planquer sous le lit. Ces mêmes entreprises, prêtent cet argent, que vous leur avez confié, que vous avez gagné. Et ces mêmes entreprises, si elles coulent, emportent ces capitaux, ainsi que votre vie dans leur chute.

Imaginez aussi que ces entreprises ne vous laissent pas faire ce que vous voulez avec votre capital. Elles vous interdisent certains virements, vous empêchent de le placer où vous voulez (surtout hors de chez eux), et surtout, peuvent faire n’importe quelle manipulation douteuse ou dangereuse (investissement risqué en bourse, etc.) avec votre capital, sans même que vous le sachiez, dans un seul et unique but : faire du bénéfice.

Bon, avec ces deux paragraphes, vous voyez où je veux en venir. Evidemment, je parle des banques, et j’exagère un petit peu. Mais dans certains pays, ce n’est plus de l’exagération, mais un euphémisme. D’ailleurs, souvenez-vous de la crise en Grèce. On a connu le cas de la faillite des banques, et des gens qui se ruaient pour aller retirer de l’argent.

Le Bitcoin, la première des crypto-monnaies

En 2008, les banques se ruent sur l’immobilier, pensant que ce domaine va prendre énormément de valeur, très rapidement. Et ce fut le cas ! Pas pour longtemps cependant.. Eh oui, comme toute bulle spéculative, il arrive un moment ou ça éclate. A ce moment là, les banques européennes étaient mal, à la limite de la faillite. C’était la crise des subprimes. Heureusement, l’Etat et l’Europe ont aidé ces banques, en créant plus d’euros, afin de les sortir de leurs faillite, et heureusement, sinon les conséquences auraient été tragique pour bon nombre de personnes. Le point négatif ? Une dévaluation de la valeur de l’euro, que l’on ressent encore aujourd’hui.

Eh bien voyez-vous, en réponse à cette crise, une personne, ou plusieurs, on ne sait pas vraiment (Tout ce que l’on connaît est le pseudonyme : Satoshi Nakamoto) a/ont inventé la solution. Une monnaie transférable de pair-a-pair -c’est-à-dire sans intermédiaire-, décentralisée -c’est-à-dire que l’organisation, la gestion et la sécurisation des transactions ne repose pas sur UN seul organisme central- et transparente car toutes les transactions sont disponibles publiquement grâce à la Blockchain.

La Blockchain, c’est un peu comme un grand livre de compte public. Sauf que ce livre de compte, eh bien des millions de personnes en ont la copie, et le mettent à jour en même temps. Et ce livre, il est immuable, grâce aux multiples copies, mais aussi grâce à des calculs de contrôle, qui permettent de vérifier la validité des informations. Ce livre possède des pages, que l’on appelle blocks, et chaque block est relié au précédent en intégrant une partie de la somme de contrôle du précédent block. Un block est créé toutes les 10 minutes, c’est le “pouls” de la Blockchain.

blockchain_explanation Blockchain explained simply - YouTube Blockchain explained simply : https://www.youtube.com/watch?v=KqWDqckyUz8

Il faut savoir que la crise de 2008 n’a pas été le déclencheur du développement du Bitcoin, c’est juste le moment ou Satoshi Nakamoto a libéré le code de Bitcoin, et l’a mis en circulation.

Evidemment, on peut y trouver quelques problèmes, notamment la traçabilité des transactions qui, étant publiques, permettent de savoir exactement qui a transféré quoi (Bon, on ne connaît que l’adresse publique des personnes impliquées dans les transactions. On appelle ce procédé identité pseudonyme) Mais dans l’ensemble ce protocole élimine les principaux problèmes du dessus.

Cet actif repose sur un système de sécurisation de la Blockchain appelé Proof-of-work (PoW). Il consiste à demander la résolution de problèmes mathématiques complexes par des ordinateurs/serveurs du réseau Bitcoin appelé mineurs, en échange d’une partie des frais engendrés par les transactions effectuées entre le précédent block miné et le block qui vient d’être miné.

Au départ, Satoshi Nakamoto était le seul à miner les blocks de la blockchain, empochant toutes les récompenses. Le Bitcoin n’ayant pas la même valeur en ce temps là, on estime que Satoshi possède entre 800 000 et 1 000 000 de Bitcoins, soit, au plus, 13 633 577 116.38 €.

Voilà la raison d’être de Bitcoin, la cryptomonnaie la plus populaire, et aussi la première.

Vous vous demandez sûrement pourquoi j’explique tout ça (ceux qui connaissent ont dû scroller lourdement d’ailleurs). Eh bien la raison, c’est qu’au moment où j’ai lu pour la première fois une explication du Bitcoin et de la Blockchain, j’étais passionné par ça. D’ailleurs, je ne sais plus où j’ai connu ça pour la première fois, mais une intuition me dit que c’est le Chef des Internets, Korben, qui avait fait un article dessus 😀 .

Bref, maintenant que vous avez les bases, passons au vif du sujet.

A la découverte… du vaste monde de la crypto

Au moment où j’ai commencé à vraiment faire beaucoup de recherches à ce sujet, cet univers avait bien grandi par rapport au moment où j’en ai entendu parler pour la première fois. Je me suis donc beaucoup renseigné sur pas mal de projets, à commencer par les plus importants, parmi lesquels Bitcoin, Ethereum, Litecoin et Monero.

Chacune de ces cryptos a sa particularité. Par exemple Monero (A l’époque, j’avais essayé d’en miner, mais bon, il faut se le dire, quand on n’a pas une machine de la NASA, c’est compliqué de récolter plus d’un centime par mois) est centré sur l’anonymat des transactions, Litecoin est “un Bitcoin en plus rapide”, et Ethereum est une crypto qui permet de faire des Smart Contracts, c’est à dire des algorithmes qui permettent aux mineurs de savoir que faire des fonds (exemple d’une transaction de conversion entre l’Ether et une autre devise).

smart_contracts

L’Ethereum, permet aussi de créer ce que l’on appelle des Tokens, et parmi ces Tokens, il y en a un que vous devez connaître si vous suivez ce blog : le BAT.

BraveBat

Un token, peut être vu comme une micro crypto monnaie, mais qui repose sur la blockchain et les infrastructures d’une crypto bien plus influente. Il permet des applications bien plus diverses et performantes en terme de stockage de données.

Une économie de marché

Les crypto-monnaies peuvent très bien être utilisées pour leur fonction originelle : le paiement de pair à pair. Cependant, l’explosion du prix du Bitcoin a permis de développer une véritable économie de marché pour énormément de cryptos. C’est un marché d’une volatilité extrême, d’un jour à l’autre, le prix d’un actif peut être très grandement valorisé (j’ai déjà vu des +120% en une nuit) ou subir une grosse correction (j’ai pu observer jusqu’à -88% en quelques heures).

Généralement, une tendance forte suivie par le Bitcoin est généralement aussi suivie par la plupart des autres crypto-actifs. Dans ce domaine, il faut vraiment être à l’affut des actualités, car elle permettent d’anticiper certaines fluctuations fortes.

Les fluctuations peuvent aussi être anticipées par ce que l’on appelle l’Analyse Technique. Il s’agit de l’analyse des fluctuations passées du prix d’un actif, en utilisant divers outils mathématiques (Bandes de Bollinger, Moyenne Mobile Exponentielle…)

La base de cette Analyse Technique, ce sont les Résistances et les Supports. Les Résistances sont des lignes horizontales qui représentent un point haut, au delà duquel le prix de l’actif peine à monter. Par contre, quand cette ligne est “cassée”, on peut s’attendre à une très grosse valorisation. Les Supports, eux, sont des lignes horizontales qui représentent un point bas, au delà duquel le prix de l’actif est freiné voire retenu dans sa chute.

Le marché des crypto-monnaies est dominé par le Bitcoin, ce n’est plus à prouver, bien que sa part du marché à tendance à diminuer, avec l’arrivée de nouveaux actifs, ou encore avec certaines modes qui favorisent d’autres actifs. L’indicateur qui permet de savoir cela est la Capitalisation du marché. Il s’agit de la somme totale en dollars investie dans un actif. Par exemple aujourd’hui (18 Novembre 2020), la Capitalisation de marché du Bitcoin est de 336.442 Milliards de dollars. L’infographie du dessous est un peu vieille, et montre un Bitcoin capitalisé à environ 40.5 milliards de dollars.

A titre de comparaison, la Capitalisation de l’Ethereum, la seconde crypto sur le marché, est d’environ 54.474 milliards de dollars.

crypto-update-share-image https://www.visualcapitalist.com/chart-coin-universe-keeps-expanding/ Et après ? La blockchain, la technologie sur laquelle reposent ces cryptomonnaies, ne sert pas qu’à ça. C’est aussi un outil de stockage, de transfert et d’authentification de données. La blockchain est un outil qui risque de révolutionner un bon nombre de domaine dans les prochaines années.

Par exemple, dans une entreprise, on peut imaginer un outil basé sur la blockchain, qui permet de gérer des stocks, de suivre les expéditions, les sorties de marchandises, le stock restant dans les boutiques de l’entreprise, etc. C’est un outil qui pourrait permettre un suivi vraiment rigoureux, et surtout dont on ne pourrait pas douter, tant qu’on ne doute pas des gens interagissant avec cet outil… mais je divague.

On peut aussi imaginer une tokenization (C’est-à-dire que des objets, gratifications, diplômes…. sont transformés en jetons sur une blockchain) de ce que l’on possède, de nos crédits, diplômes, emplois, CVs, ce qui permettrait d’éliminer presque totalement la fraude. Ainsi, grâce à un wallet spécial, on pourrait avoir notre identité, authentifiée, et on pourrait l’utiliser pour s’inscrire à des services en ligne, payer nos impôts, recevoir nos remboursements de sécurité sociale, nos aides, ou encore s’inscrire pour passer le permis de conduire. La seule limite d’un tel système, c’est l’imagination des développeurs, ou du moins, des chefs de projet.

On peut citer le projet Civic, qui envisage de créer une identité immuable basée sur la Blockchain, ce qui permet de confirmer son identité pour certains services, dont certains très importants (financiers, fiscaux…)

Ce système, permet aussi aux applications basées sur la blockchain, de ne jamais (ou du moins, presque jamais) être indisponibles. Je m’explique, la blockchain repose sur des centaines, voire des milliers d’appareils, de serveurs, et n’est pas centralisée sur un seul serveur. Chacun de ces appareils possède une copie de cette blockchain. Ainsi, cette redondance permet à ces applications de toujours pouvoir trouver leurs données, peu importe si un des serveurs est en panne, ou surchargé.

Conclusion

A travers ces (quelques) lignes, j’espère avoir attiré votre curiosité, j’espère que je vous ai transmis cette admiration, envers cette technologie. En tout cas, moi, je regorge d’idées à appliquer avec le blockchain, et j’en ai pas mal, consignées dans mon ordinateur, attendant patiemment que je m’y attarde, ayant un peu de temps. Peut-être que cet article vous a donné aussi des idées, peut-être même que ça vous a donné envie d’investir, de créer votre application basée sur la blockchain, ou tout simplement que vous comprenez mieux cette technologie, qui semblait un peu floue avant pour ceux qui ne connaissent les cryptos que parce que les médias en ont parlé lors de l’explosion du Bitcoin. Enfin, pour les professionnels et les passionnés de la blockchain, si j’ai fait une erreur, n’hésitez pas à commenter, je corrigerai dans la foulée. Je vous laisse avec quelques liens, pour ceux qui veulent approfondir les notions de cet article, ainsi qu’un glossaire, parce qu’il y a pas mal de termes que je n’ai expliqué que succinctement, et certains quehttps://blog.alexislebel.tk/?p=120 je n’ai carrément pas expliqué.

Pour aller plus loin/Sources

Glossaire

Disclaimer

Attention, quand je parle de l’économie de marché, je n’invite pas à investir dans les crypto-monnaies ou en bourse. L’économie de marché comporte des risques, surtout au vu de la volatilité de ces actifs, dont je ne saurais être tenu pour responsable.

Bonne bidouille !

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